Source language: Frans
Cher Monsieur,
Merci pour votre réponse. Plusieurs membres de ma famille étaient emprisonnés dans le camp X avec mon oncle X et ils m’ont dit qu’il avait été extradé vers la Croatie en 1942 (c’est soit les autorités croates, soit les autorités allemandes qui ont demandé son extradition). De plus, cette information a été confirmée au Ministère de la Défense par X. Vous trouverez en pièce jointe la lettre du Ministère de la Défense avec les renseignements sur mon oncle qu’ils ont obtenu de X. Comme je voulais savoir davantage, par exemple qui a demandé son extradition et pourquoi et où et quand il est mort, j’ai décidé d’écrire directement au X parce qu’ils possèdent apparemment les informations sur mon oncle dans leurs archives.
Dans votre lettre vous dites plusieurs choses qui m’ont étonnée. D’abord que mon oncle a rejoint les partisans yougoslaves après la libération du camp. Cependant il n’était plus au camp en 1943, car il a été extradé un an auparavant. Après août 1942, plus personne n’a jamais eu aucune nouvelle sur lui. Son nom se trouve d’ailleurs sur les listes des victimes d’holocauste. La famille et surtout mon père, qui était son frère, cherchait après la guerre à savoir ce qui lui était arrivé, mais sans succès. Par ailleurs, je tiens à vous signaler que nous étions la seule famille en Yougoslavie à porter le nom X (qui se prononce X) et que X était le seul à porter ce prénom, donc il était le seul X en Yougoslavie. De plus, mon père était l’un des plus grands écrivains yougoslaves et il était connu par tout le monde, alors il serait impossible que son frère, qu’il cherche désespérément, vie dans une autre ville yougoslave et que personne ne le sache (sans poser la question pourquoi X ne contacterait pas ses frères et sa famille). Je tiens à répéter encore une fois que toute la famille cherchait à savoir après la guerre ce qui lui était arrivé et que jamais ils n’ont trouvé aucune trace. En outre, mon père visitait souvent X, au moins une fois par an, et ma mère habitait X avant d’épouser mon père.
Je joins à cette lettre un extrait du livre The persistance of hope par Albert Alcalay où il parle de X et son destin.
Je vous prie donc de vérifier encore une fois quelles informations et documents sur lui se trouvent dans les archives du musée. Ensuite, est-ce que vous êtes sûr que le nom de la personne dont vous m’écrivez est X. Si c’est le cas, pourriez-vous me donner les noms et les adresses de ses filles ?
J’aimerais aussi vous demander si je peux vous écrire en français. Je comprends l’italien, mais je ne le parle pas. J’ai rédigé cette lettre en français et je l’ai fait traduire par un traducteur.
En attendant votre réponse, je vous prie d’agréer, cher Monsieur, mes salutations distinguées.